A travers le projet de loi relatif à la bioéthique, le Gouvernement se targue de « défendre une certaine vision de la liberté, de l’humanité et de la solidarité ». Cette vision, telle que présentée lors du conseil des ministres du 24 juillet 2019, est inquiétante, déshumanisante et injuste. Les bouleversements de l’état civil qui s’annoncent vont profondément modifier les règles de filiation actuelle et faire naître des injustices jusque-là inconnues. La « déclaration anticipée de volonté » qui sera faite en mairie et permettra de « rendre compte du projet parental du couple de femmes ou de la femme qui s’engage seule dans l’assistance médicale à la procréation » créera une discrimination que bien des hommes ne manqueront pas de relever. D’autre part la privation volontaire et légale de filiation paternelle, si la loi devait être adoptée, serait totalement inacceptable et impensable tout à la fois dans une perspective de protection de l’égalité républicaine entre les enfants et de respect de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant dont nous fêterons cette année le trentième anniversaire. La double filiation maternelle privera des enfants de toute possibilité de faire établir leur filiation paternelle. Est-ce cela l’avenir que nous voulons décider pour eux ?
Le projet de loi met fin au « consentement du conjoint lors d’un don de gamètes ». Comment imaginer une telle disposition alors que, pour les conjoints mariés, le code civil jusqu’à présent rappelle parmi les devoirs des époux la « communauté de vie » et le « respect » ? Donner secrètement naissance à d’autres enfants qu’avec son conjoint doit-il être encouragé par l’Etat ? Cette vision de la liberté n’est en fait que l’expression d’un individualisme exacerbé sur lequel une vie de couple ne saurait ni se fonder ni perdurer.
Le Collectif des Maires Pour l’Enfance déplore, à travers ce projet de loi, un effondrement des valeurs républicaines et il encourage les élus, notamment ceux qui ont en charge l’état civil, à faire part de leur opposition auprès des parlementaires français et il leur donne rendez-vous à Paris, le dimanche 6 octobre 2019 afin de soutenir le mouvement citoyen “Marchons enfants”.